La Nouvelle-Calédonie est un entre-deux. Nous y sommes entre deux continents, l’Asie que nous quittons et l’Amérique que nous rejoignons. Entre mer et terre, entre tradition et modernité, entre caldoches et kanaks, entre méfiance et hospitalité, entre ouverture et référendum sur l’indépendance, la Nouvelle-Calédonie est un tournant de notre voyage. Une pause française bienvenue également.
Dès la sortie de l’aéroport c’est le choc, après cinq mois d’Asie nous sommes soudain rapatriés en France et dépaysés dans le même temps !
Côté France : les gens qu’on comprend quand ils parlent, les panneaux, les trottoirs, les bus publics, les voitures de gendarmerie, les boulangeries, les saucissons-fromages et les supermarchés.
Côté dépaysement : le climat chaud (mais frais le soir, c’est tout de même l’hiver…), les collines rouges, les arbres, les ranchs, les grands espaces, le lagon turquoise plein de requins et de tortues, les peaux noires, le rythme de vie.
Coup de cœur immédiat pour cette île à la capitale déserte où nous débarquons un samedi. Quel calme ! Pas de travail le week-end, les nouméens partent camper, naviguer, randonner, plonger où jouer dans les parcs. Tout ce qu’on aime !
Le camping, l’île pas si peuplée que ça s’y prête bien. Après les transports javanais, nous retrouvons, (wouhouhouhou ! Merci Françoise !) un camion pour deux semaines, une grande liberté et tous les plaisirs et micros désagréments du camping sauvage. Nous parcourons « la grande terre » de bout en bout. Pour la première fois, je suis incapable de lire sur la route : il y a trop à voir et, à pied ou en voiture, tout le monde se salue ! Nous retrouvons le réflexe d’allumer un feu pour se chauffer, s’éclairer ou faire cuire le gibier sur les braises, nous pique-niquons face à la mer, nous nous douchons dans les cascades, observons les oiseaux, chantons à tue-tête, parcourons les sentiers botaniques ou marins bien aménagés.
Au début, on ne sait pas trop où se mettre. Ici le rapport à la terre est premier. Quelques exemples en vrac :
– On ne peut pas en être propriétaire (baux de 30, 60 ou 100 ans) mais la terre coutumière, la terre des ancêtres, appartient à la tribu.
– Il faut sa permission pour accéder à certains lieux, faire « la coutume » peut aider à l’obtenir.
– On vous attribue un bout de terre quand on estime que vous êtes un adulte, c’est-à-dire un être capable de subvenir à ses besoins en la cultivant.
– Les ignames, produits de la terre, sont indispensables à toute cérémonie.
– Sur l’île de Lifou, certaines plantations doivent être cachées des regards, les grottes sont protégées comme des trésors (ce qu’elles sont !), on y entre comme un novice, guidé par une fille du chef qui après vous avoir présenté les esprits des lieux, en partage avec plaisir tous les secrets.
Dès le premier jour, et comme chaque fois que nous garons le camion pour la nuit ou que nous nous promenons sacs au dos, des passants viennent nous voir, nous invitent chez eux, parfois après une ou deux minutes de conversation. Nous rencontrons des familles en vacances, beaucoup de kanaks revenus pour les vacances de leurs études en métropole, des BTS tourisme en stage pour un semestre, des pêcheurs kanaks, de jeunes kinés-orthophonistes-graphistes-manipulateurs radios-ergo-thérapeutes français et j’en passe venus s’installer ici pour quelques années ou pour la vie, des parents rendant visite à leurs enfants, des enfants rendant visite à leurs parents, des chefs de tribu, une volleyeuse professionnelle, la seule kanak ayant participé à Miss France en 89, des gendarmes mobiles en place pour trois mois, des moniteurs de voile, de kayak, de plongée kanaks, caldoches ou métro.
On pourrait passer sa journée à discuter et on ne s’en prive pas car ici, les gens prennent le temps de le faire que ce soit à la caisse ou autour d’un café. Pourquoi se presser ? Qu’a-t-on de plus important à faire sans attendre ? Les échanges sont fréquents, les complicités souvent immédiates, la sincérité et l’hospitalité totales. Jordi, Valérie, Mathieu, Claire, merci à vous du fond du cœur, impossible d’oublier ceux qui vous ouvrent leur porte (leur douche et leur frigo également !!!).
Il y a de nombreux défis à relever ici, la vie semble belle, les îles splendides…
Pour la première fois, on se dit sérieusement : « Et pourquoi pas ? »
Pourquoi pas ? doit on réserver nos billets pour aller vous voir en nouvelle calédonie en 2018?
Jo connait via les ecles un type qui a géré toute l’ informatique des bahuts de nouv caledonie et y a passé sa vie.. et moi je connais une fille qui y a été documentaliste plus de 10ans ds les lycées ….
Non non , continuez de nous faire réver , ailleurs l’herbe est plus verte encor…, à peine 6 mois de voyage ce vendredi où nous trinquerons à vous de loin . bisous
Sacrées belles photos.Bravo pour les angles de vues.Ca parait reposant aprés les “trottoirs” des iles d’Indonésie.Et les plongées?La mer semble tellement transparente et les coloris variés que vous devez vous régaler.Nous ,les Vieux ,on voyage aussi avec vous;c’est beaucoup moins fatiguant,mais aussi génial .
Bisous.Allez:Go ! L.V.S. et Lui
Aaaaahhhh ça fait plaisir de vous lire en si bonne forme 🙂 Vous devez maintenant être en route pour l’île de Pâques à l’heure où j’écris. En tous cas très belles photos, beaux paysages, et surtout superbes photos de vous, vous avez bonne mine, vous semblez bienheureux 🙂
Je me souviens m’être dit “pourquoi pas” en Nouvelle-Zélande, pour la douceur de vivre de ces îles d’Océanie, pour les grands espaces naturels et pour l’offre de boulot dans mon domaine. Je me souviens m’être dit pourquoi pas en Guyane pour les gigantesques espaces naturels de l’Amazonie et pour la culture et l’histoire guyanaise qui nous plongent dans notre patrimoine national. Peut-être la Nouvelle-Calédonie est-elle un mix entre les deux ? Un entre-deux ?
Bises les poulets !
Oh là là!!! Quel coup de coeur…. et quelles belles photos!
De belles plongées?
Bonne continuation, sûrement encore de belles surprises à venir…
Bises à vous 2