Depuis le Cambodge, nous remontons le Mékong mais il nous aura fallu attendre le Laos pour découvrir son impressionnante puissance…

Une fois passée la frontière (à pieds, le bus essayant de se faire une marge confortable sur le prix du visa) nous nous sommes posés sur les 4000 îles pour quatre nuits. Un record ! C’est bien connu, les vacances ça fatigue…

Les 4000 îles et le Laos en général nous ont enfin donné ce qui nous avait tant manqué au Cambodge… pas la baguette française ni la gentillesse des habitants, ça on avait déjà, mais des reliefs et des paysages ! Car comme leur nom l’indique, les 4000 îles sont une myriade d’îles disséminées sur un Mékong particulièrement large à cet endroit.

L’eau serpente tantôt à travers les îlots couverts de végétation, tantôt dans des canyons de roche sombre quand elle ne se jette pas carrément du haut des falaises. C’est dans ce coin que se trouve la plus large cascade du sud-est de l’Asie, Phapheng, mais aussi les très belles chutes de Li-Phi. Le tout accompagné de nombreux oiseaux-pêcheurs, migrateurs et même de quelques rares dauphins d’eau douce, trois pour être précise, coincés entre deux chutes d’eau. Triste sort !

Nous avons cependant quitté ce lieu paradisiaque car le problème d’une île, c’est qu’on en fait vite le tour et que le plateau des Bolovens nous attendait, à moins que ce ne soit l’inverse.

Nous avons donc continué jusqu’à Paksé notre ascension du Mékong, si l’on peut dire (on ne peut pas mais je suis en vacances, je fais ce que je veux), avant de lui être infidèles et de partir à la rencontre des cours d’eau voisins en moto. Nous étions des dizaines chez les loueurs pourtant nous n’avons croisé presque aucun touriste sur les routes, un peu plus dans les auberges mais ce n’était pas plus mal vu que la conversation avec un laotien qui ne parle pas anglais tourne vite court.

Le plateau des Bolovens est, comme son nom l’indique également, (la langue est décidément bien faite) situé en hauteur ce qui permet d’échapper à la chaleur de la plèbe, pardon de la plaine, et de cultiver le café, le thé, le tek et plein d’autres choses utiles. Comme nous ne savons reconnaitre que les caféiers ça ne nous a fait ni chaud ni froid, par contre le relief, là encore, nous a permis d’admirer quelques magnifiques cascades lors d’une boucle de quatre jours.

Le dimanche et en fin de journée, beaucoup de familles viennent s’installer le long des rives avec bières et enfants par paquets (pour les bières) et parfois même une grosse enceinte histoire de montrer qui c’est le patron.

Vers 17h, c’est l’heure des grappes d’enfants. De jeunes garçons investissent les cascades et sautent à la chaine. Beaucoup en profitent d’ailleurs pour se laver. Les jeux se poursuivent jusqu’à ce que l’un d’entre eux se fasse mal ou que ce soit l’heure de manger.

Les laotiens sont très accueillants, nous avons même dû poser sur certaines de leurs photos souvenirs et tout au long de la route des enfants nous interpellaient à grands coups de « SABAIDEEE », saluts de la main à l’appui. Damien sait d’ailleurs maintenant très bien conduire sans les mains (je plaisante Françoise).

Pour rester dans le thème « eau » nous avons essuyé notre première averse. Le terme « essoré » serait toutefois plus adéquat vu l’état dans lequel nous étions lorsque nous avons trouvé refuge pendant deux heures dans une pharmacie-bazar.

Dans l’immédiat, nous avons retrouvé le Mékong et poursuivons dans un bus local* notre route vers Thakhek, , toujours plus au nord !

Bref, vous l’avez compris, tout va bien, affaire à suivre…

*Bus local signifie que mon voisin est assis sur un tabouret dans l’allée centrale, que l’on peut s’arrêter une heure à l’improviste pour tenter de réparer la clim et que l’horaire d’arrivée est indiquée par un très rassurant point d’interrogation.